Will Benedict présente Pandemonium
Cycle « Paris Orbital » de Pierre-Alexandre Mateos et Charles Teyssou
En prélude à l’exposition Mike Kelley présentée à la Bourse de Commerce à partir du mois d’octobre 2023, le duo de commissaires et écrivains français Pierre-Alexandre Mateos et Charles Teyssou présentent Pandemonium, une performance musicale de l’artiste américain Will Benedict. Avec une musique live du groupe underground de Détroit Wolf Eyes, dont l’intensité noise n’est pas sans rappeler celle de Destroy All Monsters, groupe dont Mike Kelley est l’un des membres fondateurs.
Pandemonium est le chapitre glouton de Paris Orbital -programme public inspiré par les images d’Épinal parisiennes revues à la sauce pulp et conçu par le duo de commissaires indépendants. Ce cabaret cannibale est un hommage à la plastique culinaire de Fénéon, aux cuisses larges de Dodin Bouffant et aux chariots de desserts d’Antonin Carême. Si, la chorégraphie des garçons de cafés est ensevelie sous des litres de crèmes, de sauces épaisses et de pâtées croutées, c’est bien le sang des bêtes qui triomphe sous leurs costumes de scènes. Dans la lignée de Mike Kelley et de la CalArts Mafia, Will Benedict s’amuse de l’épique du plateau de fruit de mer, du trivial d’un œuf mayo et de la bêtise d’un soufflé.
Imaginé en collaboration avec l’artiste gourmet Will Benedict, Pandemonium est une comédie musicale sur la faim insatiable qui, du bœuf en gelé Paul Bocuse au mukbang sous respirateur artificiel de Nikocado Avocado, absorbe le monde. La planète brûle et le menu des grandes capitales s’allonge. Au fond, il faut bien être californien pour s’amuser de ce pittoresque français, de ce festin vorace et de s’adonner à ce mauvais folklore. Pour le chef de Pandemonium, la préparation d’une simple tomate est plus difficile que le problème de l’infinité de Dieu. Will Benedict pastiche le gout pour la mauvaise sérigraphie moderniste arborant les brasseries de boulevards, les affiches du café Montmartois du chat noir qui ornent les salons mal fagotés parisiens, les celebrity pictures des frivoles de nuits et les fées grises aux poches pleines de fioles. Au son du groupe de noise américain, Wolf Eyes, un casting de noceuses de périphériques s’agitent et finit par s'auto dévorer.
Restaurant à la liste d’attente indécente, Pandemonium est un bûcher des vanités da persona non grata. Entre un Music-Hall Minnellien servit à la louche et une exubérance Grand-Guignol, les ombres de Bibi de Montparnasse, Divine ou du Mime Marceau, les Muppets et les Gazolines, André de Lorde ou Manouche se coupent et s’étripent dans un ballet sanglant. Mignonette de cervelles et consommé d’intestins cuisinés à la RuPaul : seront au menu du jour de cette institution en carton-pâte. Pandemonium or the rise and fall of French Cuisine : Bon appétit.
Distribution
Client : Sofie Royer
Serveurs : Mikaël Camhaji, George Wolfaardt
Maître d'hôtel : Federico Nessi
Chefs cuisiniers : Lukas Heerich, Fabian Marti
Clients : Andre Atangana, Hocine Choutri, Nogoflani Fofana, Lukas Heerich, Fabian Marti, PZ Opassuksatit, Maléna Sanchez, Agnès Tassel
Musique : Wolf Eyes
Commissariat : Charles Teyssou & Pierre-Alexandre Mateos
Direction artistique : Will Benedict
Chorégraphie : Delphine Gaborit
Costume Designer : Alexia Cayre
Styliste : Myssia Ghosn
Assistants styliste : Justine Doméjean & Ivane Voustsinos
Directrice de casting : Rachel Halickman
Responsable de production : Graham Hamilton
Maquillage : Hugo Villard
Assistant maquillage : Elora Boccia
Coiffure : Jean Dorthu
Assistant coiffure : Robbe Vermaete
Photographies : Rob Kulisek & Reto Schmid
Spectacle en anglais.
Certaines scènes du spectacle sont susceptibles de heurter la sensibilité du jeune public.
Pierre-Alexandre Mateos et Charles Teyssou vivent et travaillent à Paris. Leurs projets en cours et à venir sont l’exposition « Clowns Kingdom » à la Maison du Danemark (Paris) ; une publication sur le cruising homosexuel avec la HEAD (Genève) ; et les archives Arles Terminal City, Fondation LUMA (Arles). Ils ont récemment été commissaires d’ « Anathemata » à Mostyn (Llandudno, Pays de Galles) avec des œuvres d'Antonin Artaud, Pierre Guyotat et Sarah Kane; GOREGEOUS, de Darja Bajagić au Confort Moderne (Poitiers) et co-comissaires d’une exposition avec Kevin Blinderman consacrée à la figure du dandy Jacques de Bascher à Treize (Paris) et à la Kunsthalle de Berne. En collaboration avec Dustin Cauchi et Dasha Zaharova, ils ont lancé la plateforme The Opioid Crisis Lookbook en 2020 : un projet d’édition et d'exposition infusé de culture narcotique. En collaboration avec Rasmus Myrup et Octave Perrault, ils ont initié Cruising Pavilion, une série d'expositions consacrées aux liens entre dissidence sexuelle, art et architecture.
Will Benedict (né en 1978, à Los Angeles) est un artiste américain qui vit et travaille à Paris. L'œuvre de Will Benedict incorpore autant des éléments du champ de la publicité, de la chorégraphie, de la musique, du collage, que de la vidéo, et interroge avec sarcasme les conditions et conflits de production et de collaboration. Son œuvre a récemment fait l’objet d’expositions au Centre d'art contemporain de Genève, au Basement Roma, à Rome, au Kunsthal Charlottenberg, à Copenhague et au ArtSonje Center, à Séoul.
Wolf Eyes est un groupe de noise américain formé en 1998, originaire de Detroit, dans le Michigan. Le groupe est actuellement composé de John Olson et Nate Young, qui se produisent ensemble depuis plus de 20 ans. Célèbre pour ses propositions musicales empreintes d’étrange, Wolf Eyes propose un son tant obsédant que dérangeant. En live, l’intensité noise du duo n’est pas sans rappeler celle de Destroy All Monsters, groupe d’improvisation anti-rock dont l’artiste Mike Kelley est l’un des membres fondateurs.