Au cours d’une carrière de vingt ans, Arthur Russell (1951-1992) a traversé les genres avec une audace rare, de la musique minimaliste à la pop expérimentale, en passant par le disco underground. Né à Oskaloosa dans l’Iowa, il s’installe à New York dans les années 1970 où il rejoint une avant-garde artistique et musicale en pleine effervescence, autour de figures telles que Philip Glass, Allen Ginsberg et Julius Eastman. Il participe à l’essor du clubbing new-yorkais, comme en témoigne le morceau Is It All Over My Face (1980), produit sous le pseudonyme Loose Joints et remixé par Larry Levan, DJ légendaire du Paradise Garage. Parallèlement, il développe des compositions intimistes pour voix et violoncelle, comme l’illustre son radical album World of Echo (1986), reconnu aujourd'hui comme une œuvre majeure. Disparu prématurément des suites du sida, Arthur Russell laisse derrière lui une œuvre prolifique, longtemps méconnue mais redécouverte au début des années 2000. Sa musique, empreinte de fragilité et d’une grande liberté formelle, continue d’inspirer les générations contemporaines.
Le groupe britannique Speakers Corner Quartet, composé de Kwake (batterie), Peter Benie (basse), Biscuit (flûte) et Raven Bush (violon), fusionne jazz, soul et musique expérimentale. En 2023, ils publient l’album Further Out Than The Edge, aux textures sombres et introspectives, qui réunit autour d’eux des artistes comme Sampha, James Messiah et Shabaka Hutchings.