Laraaji
Dans la Rotonde du musée, où se déploie au sol l’œuvre monumentale et immatérielle de l’artiste Kimsooja, la Bourse de Commerce présente au matin une séance de yoga qui prend la forme d’une méditation sonore guidée par le musicien américain Laraaji, combinant cithare électronique, clavier, gong et voix.
Approfondissant depuis quarante ans sa connaissance de la méditation et du yoga, Laraaji invite à une relaxation profonde mêlant écoute, étirements doux, rire et respiration.
Il est conseillé de prévoir une tenue confortable. L’atelier se déroule en anglais et aucune compétence spécifique n’est requise. Il est possible d'apporter son propre tapis de yoga ou un coussin.
Né en 1943 à Philadelphie, Edward Larry Gordon étudie la théorie musicale et la composition au milieu des années 1960 à l’université de Howard à Washington, surnommée la Harvard noire. Il gagne ensuite New York, joue du piano électrique dans le groupe de jazz Winds of Change, commence à étudier le mysticisme oriental, troque chez un prêteur sur gage sa guitare contre une autoharpe - un instrument dérivé de la cithare - qu’il manipule en un instrument électronique pour en tirer un son mystique et décide de lier sa vocation musicale et spirituelle. Edward Larry Gordon devient Laraaji.
Dans les années 1970, muni de son autoharpe, il joue durant des heures les yeux clos dans les rues de New York, invitant les passants à la méditation. Un soir, à Washington Square Park, le musicien et producteur britannique Brian Eno découvre sa musique. Fasciné, il dépose dans l’étui de son instrument un mot griffonné sur un bout de papier journal lui proposant de collaborer à un projet musical. Membre du groupe de glam rock Roxy Music de 1971 à 1973, Brian Eno modèle depuis quelques années un nouveau genre musical, la musique ambient - illustrée par ses albums Discret Music (1975) et Music for Airports (1978) - « capable de se prêter à plusieurs niveaux d’attention sans en imposer un en particulier ; elle doit être aussi négligeable qu’intéressante ». De cette rencontre naît le premier album de Laraaji, Ambient 3: Day of Radiance (1980), produit par Brian Eno et troisième volet de sa série Ambient. Par la suite, Laraaji multiplie les albums, enregistrés souvent chez lui et vendus en cassettes lors de performances de rue, et gagne en notoriété au cours des années 1980 auprès d’un public plus large avec son émission Celestrana, diffusée sur une chaîne de télévision publique de New York, mêlant musique, spiritualité new age, méditation et comédie surréaliste de marionnettes. Ces dernières années, de nombreux enregistrements de Laraaji sont réédités sur les labels All Saints, Numero Group, Light In The Attic, Leaving Records et Stones Throw Records.