À l’occasion de l’exposition « Arte Povera », Carolyn Christov-Bakargiev, commissaire de l’exposition, et Luca Lo Pinto, directeur artistique du MACRO – Musée d’Art contemporain de Rome, explorent l’œuvre d’Emilio Prini (Gênes 1943 – Rome 2016), l’une des figures les plus énigmatiques du mouvement italien, et sans doute la plus fidèle à son essence.
L’œuvre d’Emilio Prini se matérialise tout en disparaissant, tant il ne cessait de la transformer, voire de la détruire. Emilio Prini saisissait profondément les problèmes de l'ère post-industrielle et de la « société du spectacle », en particulier l’aspect aliénant et oppressif de son modèle de production et de reproduction. Cette réflexion se manifeste dans des œuvres où il surutilise des machines « de reproduction », telles que des appareils photo ou des téléviseurs, jusqu’à les détruire. Dans les années 1970, il réalise une série d’œuvres à la machine à écrire. Dans l’une d’entre elles, il frappe deux lettres l’une sur l’autre de manière performative, formant ensemble une image ressemblant de façon frappante à la figure de Napoléon Bonaparte.
Emilio Prini explorait des formes d’authenticité et de solidarité avec d’autres artistes, sa famille et ses amis. En 1967, avec l'œuvre Perimetro d’aria, il utilise ainsi un système lumineux et sonore pour matérialiser la perception de l'espace par le spectateur, éveillant ainsi sa vigilance et sa conscience de sa propre présence dans le monde.
La conférence se tient en italien, avec traduction en français simultanée.