En partenariat avec la Cité internationale des arts.
L’exposition « Avant l’orage » aborde notre rapport au vivant, à notre environnement, et notre impact sur celui-ci. L’œuvre de Thu Van Tran, par exemple, est évocatrice des graves conséquences de l’agent orange sur les sols vietnamiens, ce produit toxique utilisé pour contaminer les sols durant la Guerre du Vietnam, et qui continue encore aujourd’hui d’empoisonner le vivant dans son entièreté.
En écho à ces réflexions, la plasticienne Maëva Ferreira Da Costa vous propose d’interroger collectivement notre relation à la nature et aux possibles retombées toxiques de nos actions sur les générations futures.
L’une des propositions portées par la NASA en 1978 pour organiser la gestion des déchets nucléaires consistait à envoyer les éléments radioactifs dans l'espace. Le yellow cake désigne l’un de ces déchets : un concentré d'uranium utilisé dans la production de combustible pour les réacteurs nucléaires.
Le vendredi 02 juin et le samedi 10 juin, Maëva Ferreira Da Costa vous propose de construire un objet qui pointera cette « solution » aussi absurde que dangereuse. Avec des matériaux de récupération, vous fabriquerez la maquette d’un centre de stockage de déchets radioactifs imaginaire. Puis, à partir de couvertures de survie, vous créerez un ballon sonde gonflé à l’hélium qui permettra de faire décoller la maquette avant la faire voyager jusqu’à l’extérieur du musée. Brillant de paradoxe, sur son chemin le ballon présagera plutôt de la catastrophe que de la bonne étoile. Vous peserez ainsi la fragilité de nos systèmes actuels de gestion des déchets radioactifs, qui sont peu durables, peu sûrs et aléatoires.
Maëva Ferreira Da Costa
À travers des œuvres photographiques, sculpturales et performatives, Maëva Ferreira Da Costa cherche à matérialiser les frontières existantes entre l’art, la science et la science-fiction. Partant du principe que la science est constative, l’artiste cherche à la faire éprouver plus intimement par le spectateur afin qu’il s’autorise à voir le monde comme un réservoir de possibles. Ses œuvres sont imprégnées d’une esthétique de laboratoire qui traverse la biologie comme l’astrophysique. Elle est un des membres fondateurs de l’association Æther Laser et travaille également sur ses projets en collaborant avec des chercheurs du CNRS.