Visites guidées pour nos adhérents
Visites guidées thématiques
Des cycles de visites guidées sont organisés par la Bourse de Commerce. Ces rendez-vous, réservés aux membres Pinault Collection, invitent à approfondir les grands thèmes abordés par les expositions en cours. Pour en savoir plus sur la carte Membership Pinault Collection et en bénéficier : ici
Programme des visites guidées autour de l’Arte Povera
- Du jeudi 17 au lundi 21 octobre
Matériaux pauvres, formes simples, pour de multiples expériences
« Arte Povera » ? Pourquoi cette formule a-t-elle été attribuée par le critique d’art Germano Celant en 1967 à ce mouvement artistique italien, et à quoi se réfère-t-elle ? Qu’insinue ce groupe d’artistes qui mobilisent des matériaux bruts, le plus souvent primaires (bois, charbon, cire, laine, eau, terre), pour réaliser des compositions à l’esthétique dépouillée ? Jannis Kounellis, Mario Merz et Marisa Merz renouent avec des gestes simples et ancestraux, tandis que Alighiero Boetti, Pier Paolo Calzolari et Gilberto Zorio convoquent l’efficacité des formes simples et l’énergie des matériaux issus de transformation (métal, caoutchouc…). Cette visite présentera l’Arte Povera comme un art d’expérience sensorielle, mais aussi une expérience intellectuelle voire spirituelle de l’art et de la vie.
- Du jeudi 7 au samedi 16 novembre
Une expérience alchimique de la matière
Du feu, de l’eau dans tous ses états, de la terre et du végétal qui se métamorphosent en œuvres d’art… C’est à une expérience alchimique des matériaux les plus archaïques, mais aussi les plus modernes comme le néon, des moteurs et tubes de réfrigérateur, que nous invitent Giovanni Anselmo, Jannis Kounellis, Pier Paolo Calzolari ainsi que Giuseppe Penone. Cette visite permettra de comprendre comment l’Arte Povera est un révélateur d’énergies internes à la matière et comment ce mouvement artistique redimensionne l’être humain dans l’univers, tout en faisant de l’artiste un poète alchimiste.
- Du jeudi 5 au lundi 16 décembre
L’espace du miroir, la relation au monde
Luciano Fabro et Michelangelo Pistoletto utilisent des miroirs pour interroger non seulement la notion de peinture et de mimésis, mais aussi celle de l’espace qui entoure le spectateur. Le miroir est une surface en attente qui peut être réactivée par qui s’y contemple ou se place devant : c’est toujours une nouvelle composition qui s’élabore sous nos yeux, tout en réveillant le mythe antique de Narcisse. La mise en abîme de l’image d’un « moi » dans le reflet du monde oscille entre fascination et vertige. L’œuvre de Giuseppe Penone, Rovesciare i propri occhi (1970), incarne bien cette idée. Cette visite mettra en lumière la volonté des artistes de nous faire sentir la puissance du miroir, sa capacité à nous faire entrer dans le présent de l’histoire, mais aussi à suggérer l’infini, du temps comme de l’univers, et à nous tendre ces réflexions.
- Du jeudi 9 au lundi 13 janvier
Petite leçon d’histoire de l’art avec l’Arte Povera
L’Arte Povera revendique un usage brut et archaïque des matériaux, tout en s’appuyant sur des techniques ancestrales (tissage, taille du bois, vannerie) que développent avec poésie Giuseppe Penone, Maria Merz ou encore Mario Merz. Au cours de cette visite, c’est pourtant le long héritage artistique dans lequel s’inscrit ce mouvement, de l’Antiquité à la Renaissance, qui sera éxaminé. Luciano Fabro reprend par exemple la célèbre formule de l’homo ad quadratum de Vitruve et de Léonard de Vinci pour penser l’homme dans son environnement, tout en ayant recours aux raffinements matériels et techniques de la sculpture. Giulio Paolini, quant à lui, interroge les notions de tableau, de mimésis et de copie dans l’histoire de l’art.
- Du jeudi 16 au dimanche 19 janvier
Connexion de l’homme au monde et à la nature
Les sculptures-paysages de Pino Pascali comme l’œuvre collective et participative des Microfoni de Gilberto Zorio ou encore les tableaux-miroirs de Michelangelo Pistoletto nous font prendre conscience de notre relation au monde. Cette idée se retrouve aussi chez Giuseppe Penone qui nous rappelle que les mondes végétal – minéral et organique, dont humain – sont interconnectés et forment la nature. Si « l’homme est mesure de toute chose », pour reprendre la formule de l’architecte romain Vitruve, son corps est aussi un élément qui contient le monde par les ramifications de son épiderme, le réseau d’artères et d’organes qu’il abrite et dont le sculpteur nous donne à voir l’extension dans une pluralité de médiums traités avec une infinie délicatesse. Cette visite se concentrera sur le souffle commun à ces artistes, celui de la connexion au paysage, à l’espace politique de la cité, à la vie, et qui se prolonge dans la quête du voyage et de l’Autre comme dans les travaux artistiques d’Alighiero Boetti.